Cette section vous appartient! Vous y trouverez les réponses aux questions posées par les citoyens et citoyennes.

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Vos questions – nos réponses

Comme vous, plusieurs personnes cherchent à comprendre ce qui pourrait expliquer la prévalence grandissante de la maladie de Parkinson (et d’autres maladies neurodégénératives telle que la maladie d’Alzheimer).  Les causes précises des maladies neurodégénératives (incluant le Parkinson) restent inconnues. On pense qu’elle résulte d’une interaction entre prédispositions génétiques et de facteurs environnementaux. Parmi ces derniers, l’exposition à certaines substances chimiques constitue un facteur de risque pour le développement des problèmes de santé, incluant la maladie de Parkinson. C’est notamment le cas pour l’exposition à certains pesticides (il existe un consensus scientifique quant au lien entre Parkinson et pesticides, p. ex., l’insecticide Paraquat), mais on soupçonne également des solvants comme le trichloréthylène ou peut-être encore des éléments métalliques comme le cuivre, le fer, l’aluminium et le manganèse. Ces contaminants se retrouvent partout dans l’environnement et nous y sommes exposés via plusieurs sources, y compris l’eau potable. 

Il est important de savoir que les effets biologiques que peuvent avoir ces contaminants sur notre santé sont non spécifiques à la maladie de Parkinson (p. ex., une augmentation du stress oxydatif). En d’autres mots, il faudrait s’attendre à une hausse de plusieurs maladies (pas seulement le Parkinson) si une communauté donnée était hautement exposée à ces contaminants. Soulignons qu’il n’existe pas à ce jour d’études chez l’humain ayant démontré une association entre la maladie de Parkinson et les perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (PFAS), cette classe de contaminants qui a récemment fait la manchette en raison des concentrations élevées dans la municipalité de St-Donat (et ailleurs au Québec, voir nouvelle ici). Au Québec, l’étude de Susser et Gagnon en 2018 (la seule à notre connaissance) illustre une distribution hétérogène du nombre de personnes avec la maladie de Parkinson à l’échelle de la province, avec une prévalence plus élevée dans la région du Saguenay Lac-Saint-Jean. Les données sont insuffisantes pour expliquer l’origine de ces disparités.  Bien que les estimations de la prévalence de la maladie de Parkinson varient d’une étude à l’autre et selon les régions géographiques, il semble que le vieillissement de la population soit le principal facteur responsable de l’augmentation de la prévalence de la maladie de Parkinson (estimée actuellement à moins de 1% chez les personnes de 40 ans et plus). Il est possible que d’autres facteurs soient en jeu, mais les données scientifiques à ce sujet sont encore trop fragmentaires et incertaines.

Si l’association entre la maladie de Parkinson et l’utilisation de pesticides par des travailleurs agricoles est maintenant reconnue, le lien avec l’autisme, lui, est loin d’être établi. La nouvelle d’un fort lien entre les pesticides et l’autisme que certains médias canadiens ont récemment véhiculée s’appuyait essentiellement sur un rapport de la Fondation David Suzuki en 2019.

Ce rapport est une compilation d’études scientifiques qui, selon ses auteurs, démontrent le lien entre l’autisme et l’utilisation de pesticides. Or, seule les études qui appuient ce lien présumé sont mises en évidence, et ce, sans égard à leur qualité méthodologique et rigueur scientifique. La couleur du rapport laisse ainsi sous-entendre que les pesticides sont fortement liés à l’autisme et même qu’ils pourraient faire partie de la cause.

L’importance de bien distinguer un lien corrélationnel d’un lien de cause à effet prend tout son sens ici. En fait, les études scientifiques disponibles actuellement sont toutes des observations corrélationnelles et nous sommes loin d’un consensus scientifique en raison des résultats discordants et de la faible qualité scientifique de plusieurs de ces études. Pour répondre à cette question de manière non équivoque, il faudra attendre l’arrivée de nouvelles études.

Les concentrations de plomb dans l’eau du robinet peuvent augmenter en fonction du temps pendant lequel l’eau repose dans les tuyaux (en supposant que votre entrée d’eau est en plomb car aujourd’hui plupart des tuyaux sont en cuivre).

À la maison, vous pouvez faire couler l’eau du robinet avant de la boire pendant 1 à 2 minutes si elle est restée dans les conduites pendant plusieurs heures (ce qui est habituellement le cas lorsque vous vous réveillez le matin). Cependant, les activités qui ont normalement cours le matin, comme prendre une douche, devraient réduire la nécessité de faire couler l’eau des robinets. Pour économiser l’eau et éviter de la faire couler inutilement, vous pouvez prendre l’habitude de conserver un pichet d’eau saine au réfrigérateur.

Enfin, pour réussir à éliminer le plomb de l’eau, vous pouvez envisager des méthodes de traitement de l’eau telles que l’osmose inversée, la distillation et des filtres à charbon spécialement conçu pour éliminer le plomb.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter ce site de Santé Canada, la fiche d’information du Gouvernement du Québec et les articles sur le plomb disponibles sur la plateforme de Faire à sa tête.

La réponse courte est oui mais en général très peu. En fait, de plus en plus de fabricants ont commencé à substituer le BPA de leurs produits et il existe de plus en plus de jouets sans BPA.

De plus, il faut savoir que 1) la quantité de BPA que peut contenir un jouet est très règlementée au Canada et 2) les plastifiants les plus souvent utilisés dans les jouets ne sont pas les bisphénols, mais bien les phtalates.

À noter que l’utilisation de plusieurs phtalates dans les jouets souples et en vinyle (comme les jouets pour le bain, les bavettes pour bébé et les articles de dentition) est interdite au Canada depuis 2010. Par ailleurs, un rapport de l’EFSA (European Food ans Safety Agency) en 2015 a conclu que l’exposition au BPA via les jouets chez le jeune enfant était négligeable.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cet article de Faire à sa tête sur le BPA.

Oui. Bien que leurs effets aient été classés cancérigènes (du moins pour plusieurs de ces particules) et qu’ils sont connus pour affecter les voies respiratoires et même favoriser les accidents cardio-vasculaires, leurs conséquences sur le cerveau commencent à être étudiées.

Chez les animaux, les souris exposées à une pollution de l’air urbain pendant quatre mois ont montré un fonctionnement du cerveau réduit et des réponses inflammatoires dans les principales régions du cerveau.

Des échantillons post mortem de cerveaux humains provenant de personnes exposées à des niveaux élevés de pollution urbaine (p.ex., la ville de Mexico), affichent des amas de fragments de protéines anormales entre les cellules nerveuses et de l’inflammations qui font penser à des signes associés aux maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer.

On n’en sait pas encore assez pour établir des liens de cause à effet entre l’exposition aux particules fines et les dysfonctions neurologiques humaines, mais des études (expérimentales et observationnelles) sont actuellement en cours.

Avec le déploiement de la 5G, de nouvelles bandes de fréquence sont (bande 3,5 GHz) ou seront prochainement exploitées (bande 26 GHz). Il est donc normal de se demander si cette exposition peut nuire à notre santé. Malheureusement, leurs effets sur la population demeurent à l’heure actuelle inconnus. Les quelques données scientifiques disponibles en ce moment sont trop fragmentaires pour répondre à la question. Cependant, il faut savoir que les études antérieures sur les effets liés à l’exposition aux ondes électromagnétiques dans la gamme des radiofréquences 2G, 3G et 4G indiquent qu’il n’existe pas de preuve d’effet néfaste sur la santé chez l’humain.

À noter que Santé Canada a mis sur pied Le Code de sécurité 6 afin de règlementer les valeurs limites d’exposition pour l’ensemble des radiofréquences (de 3 kHz à 300 GHz), dont celles émises par la technologie 5G. Il protège contre l’ensemble des effets démontrés des radiofréquences sur la santé. Selon Santé Canada, il n’y a pas d’effet néfaste sur la santé attendu lorsque ce code est respecté.

Pour en savoir plus, l’INSPQ a mis en ligne une foire aux questions sur la 5G et la santé exhaustive et très bien documentée et le magasine Québec Science a produit un dossier complet sur la 5G.

Il importe d’abord de mentionner que le fluor est un élément naturel présent dans presque toutes les sources d’eau (sous forme de fluorure). Lorsque nous nous sommes rendu compte (il y a près d’un siècle!) que le fluorure pouvait prévenir la carie dentaire, plusieurs autorités sanitaires ont recommandé aux municipalités d’en ajouter dans les réseaux d’aqueducs. Encore de nos jours, la fluoration de l’eau touche environ 75% de la population des États-Unis et 40% au Canada. Au Québec, cependant, cette pratique est quasiment disparue; il ne reste plus que cinq usines qui ajoutent du fluorure à l’eau potable (Châteauguay, Pointe-Claire, Dorval, Saint-Romuald et Saint-Georges).

Malgré ses bénéfices indéniables pour la santé dentaire, le débat entourant la fluoration existe depuis longtemps et divise encore les experts. D’une part, plusieurs affirment que cette procédure n’est plus nécessaire étant donné les autres sources quotidiennes d’exposition, telles que le dentifrice ou le rince-bouche en très grande majorité fluorés. D’autre part, il faut admettre que le fluorure n’est pas sans conséquence sur la santé; la fluorose, un problème essentiellement esthétique dû à l’accumulation excessive de fluorure dans les dents, en est le principal effet. Il n’en demeure pas moins que le consensus scientifique actuel, issu d’études depuis plusieurs décennies, est que la fluoration de l’eau potable selon les normes nord-américaines est sans risque pour la santé.

Des données de recherche publiées en 2019 ont cependant attiré l’attention de la communauté scientifique quant à un possible impact sur le développement cognitif des enfants. Dans cette étude canadienne, un lien entre l’exposition au fluorure pendant la grossesse auprès de 400 mères et une diminution du quotient intellectuel (QI) de leurs enfants a été mis en évidence. Cette étude est observationnelle et aucun lien de cause à effet n’a été démontré. Elle a toutefois été bien conduite et doit être prise sérieusement en considération par la communauté scientifique pour stimuler de plus amples études et ainsi vérifier si les résultats peuvent être reproduits.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter « Fluoration de l’eau, la polémique sans fin » sur le site de Québec Science.

Il n’y pas de raisons de s’inquiéter sur l’unique base de cet avertissement.

La Proposition 65 (Prop. 65 ou P65) est une loi créée en 1986 dans l’état de Californie afin de protéger les sources d’eau potable de la contamination par des produits chimiques « pouvant causer le cancer, des anomalies congénitales ou d’autres facteurs liés à la reproduction ». Ainsi toute entreprise qui commercialise des biens de consommation en Californie (ou ailleurs dans le monde, mais destinés à la vente en Californie) doit se conformer à la Proposition 65. En fait, cette loi exige de fournir cet avertissement sauf s’il est prouvé que les concentrations sont si faibles qu’elles ne présentent pas aucun risque. Or, c’est là tout le problème : la démonstration de l’absence de risque pour la santé humaine est pratiquement impossible à établir. Résultat : les entreprises ne prennent pas de chance et accolent allègrement ces étiquettes!

Ce qu’il faut retenir. Cet avertissement ne signifie pas nécessairement qu’un produit est dangereux ou enfreint les normes en matière de sécurité des produits. Tel qu’indiqué sur le site web du bureau californien d’évaluation des risques pour la santé environnementale (en anglais seulement), vous pouvez considérer la Proposition 65 plus comme une loi sur le droit de savoir plutôt qu’une indication absolue sur la sécurité des produits. Cela étant dit, il est indéniable que certains produits peuvent présenter de réels risques, mais il faut recourir à d’autres indicateurs (p. ex., détails des matériaux, pays d’origine, etc.) pour avoir une idée plus juste.